"c'est le coeur serré que je vous dis qu'il faut cesser le combat". A cause de cette phrase malheureuse prononcée par le Maréchal Pétain le 17 juin 40, deux millions de Français vont être faits prisonniers hors de toute convention d'armistice ( qui ne sera signé que 5 jours plus tard). C'est l'histoire de ces prisonniers coimériens retenus 5 années en Allemagne que nous nous proposons de raconter grâce aux témoignages que vous nous apporterez.

lundi 28 avril 2008

LES PASSEURS

Les passeurs sont des esprits forts, des paysans peut être plus indépendants que rebelles. Ils sont chez eux et ce n'est pas l'occupant qui les empéchera de continuer à aller et venir où bon leur semble. Ils traversent sans demander la permission parce qu'ils ont besoin d'aller de l'autre côté. Petit à petit, ils vont être sollicités pour faire traverser les autres.

Joseph DUCHAMPS dit CABAILLE
Né le 21 septembre 1886
Marié le 24 octobre 1911 avec Louise CABANIEU

Joseph a fait la guerre de 14-18
lien: Joseph DUCHAMPS dit Cabaille .
Il habite en zone occupée à cent mètres de la ligne de démarcation qui passe à l'orée du bois.
Tout naturellement, Joseph Duchamps fera le passeur.

Son petit fils Michel se souvient: pendant que mon grand père faisait boire les douaniers autour de la table, mon père passait les gens au "chat noir". Son père lui a dit avoir fait traverser des Juifs et des Noirs affamés réduits à manger des glands et des châtaignes crues. (Est ce en rapport avec les nombreux dockers noirs qui vivaient au quartier Saint Pierre avant la guerre et dont nul ne sait ce qu'ils sont devenus? Est ce en rapport avec le camp de prisonniers sénagalais de Saint Léger de Balson? -Ph. Souleau -ligne de démarcation en Gironde p.292 -Quand Michel partait à l'école à Coimères, le matin, il devait faire un détour pour aller au bout de la route afin de se signaler aux douaniers allemands. Pourquoi faire compliqué quand on a la ligne à cent mètres et que l'on voit qu'il n'y a pas la patrouille. Il faisait comme son père: il coupait à travers bois.


Quelques kilomètres plus loin à Langon, un autre paysan Marcel Buytet qui habite au Teigney, en zone libre a l'habitude d'aller au restaurant Raymond Oliver ... non pas pour y manger mais pour y livrer des produits de sa ferme. Il en ressort dicrètement suivi par des convives qui l'y attendent et qu'il est chargé de ramener en zone libre.
Un soir où son manège avait du être repéré, la petite troupe est attendue par la patrouille.
Ils sont arrétés cours du 14 juillet et conduits au poste. (route de Bazas)
Marcel ancien avant du Stade langonnais, juste avant d'être poussé dans sa cellule boxe son gardien et s'enfuit pieds nus dans la nuit. (Ci-contre le poste allemand d'où Marcel s'échappa). Quelques jour plus tard, sa fille Marcelle est arrétée route de Bazas, conduite au poste de douane allemande, route d'Auros à l'angle de la rue dela zone Dumes ci-dessous) elle est gardée quelques heures pour forcer son père à venir la chercher. Désormais, Marcelle et Jeannot iront à l'école à Saint Pey pour ne plus avoir à traverser la ligne de démarcation.
Les Allemands , vexés, bravant les accords d'armistice viendront arrêter mon grand père chez lui en zone libre, le 4 mai 41. "A leur retour de mission, les douaniers allemands menacent avec leurs armes le soldat Félix Brinon, au passage du poste français A15, au lieu dit La Croix". (cité par Philippe Souleau - la ligne de démarcation en Gironde p.50 - )Marcel Buytet est enfermé à la maison des jeunes en face du vieux pont. Il y reste une semaine et y recevra la visite de sa femme et de ses enfants. Puis il est tranféré au fort du Hâ à Bordeaux. Plusieurs pétitions circulent animées par le pharmacien Mesnage et le maire Dubourdieu. Marcel Buytet restera 3 semaines au fort du Hâ et sera libéré sur intervention des "autorités" de Vichy saisies pour cette violation de territoire.

ci-contre: de gauche à droite: Marcel, Marcelle et Suzanne, un douanier français: Adrien Lairen tenant son enfant dans ses bras et un prisonnier évadé.




Suzanne et Marcel assuraient de plus la réexpédition du courrier de la zone sud vers la zone Nord. Jeannot et Marcelle à cette époque, ont passé dans leur cartable des dizaines de lettres clandestines qu'ils répartissaient dans plusieurs boites à lettre de la ville. Dans l'autre sens, Côté occupé, les cousins de Suzanne, Eloi et Marcelle Dupiol (Graines et fourrage, pompe à essence, 60, route de Bazas) et Mr Lescouzères assuraient la réception du courrier de la zone occupée vers la zone libre.
La libre circulation du courrier entre les deux zones a été interrompue, le 1 aout 1940. Paradoxalement, c'est l'occupation de la zone sud en novembre 42, qui rétablira la libre circulation du courrier entre les deux zones.







Ci-dessus l'ancienne prison du Fort du Hâ entre l'école de la magistrature et le tribunal.

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